barrages, barrages et rivières artificielles sont de mise au MENA

Les pays arabes, de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), sont particulièrement vulnérables aux impacts des chaleurs extrêmes et des crises de l’eau en raison de leur climat aride et semi-aride. 

Ces régions connaissent des températures élevées et une faible pluviométrie, que les changements climatiques aggravent un peu plus. La rareté de l’eau entraîne des pénuries d’eau qui affecte les besoins de base, l’agriculture et l’industrie, l’approvisionnement en eau potable et la production d’énergie avec des conséquences importantes pour l’environnement, et la santé humaine. Cela bouleverse directement les moyens de subsistance et l’économie 

Pour faire face à ces défis, les pays arabes qui connaissent une disponibilité limitée en eau douce doivent mettre en œuvre des stratégies d’adaptation au changement climatique, telles que la gestion durable de l’eau, l’investissement dans des infrastructures résistantes aux chaleurs extrêmes, la promotion de pratiques agricoles durables et la sensibilisation du public aux impacts du changement climatique. De plus, une coopération régionale est essentielle pour traiter ces problèmes de manière collective et coordonnée. 

La demande en eau est augmentation incessante et elle est due principalement à la croissance démographique et au développement économique, combinée à la diminution de cette ressources vitale en raison des changements climatiques. Sur les 22 pays arabes, 19 relèvent du périmètre de pénurie d’eau qui oscille entre -500 et 1000 mètres cubes), selon les Nations unies. Seuls trois pays arabes disposent de plus de mille mètres cubes d’eau par habitant, les Comores, l’Irak et la Mauritanie.

Cela dit, les pays arabes qui souffrent de pénurie absolue d’eau (-500 mètres cubes), sont l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Qatar, le Sultanat d’Oman, le Yémen, la Jordanie, la Palestine, Djibouti, Libye et Tunisie. Viennent ensuite les pays à pénurie d’eau, qui se situent dans la fourchette (de +500 et -1 000 mètres cubes), le Maroc, Somalie, Liban, Syrie, Algérie, Égypte et Soudan.

Cette pauvreté en eau a poussé les pays arabes à recourir à des options non conventionnelles telles que la construction d’usines de dessalement d’eau de mer au coût élevé. En parallèle des stations d’épuration et des techniques d’irrigation très économes en eau telles que l’irrigation goutte à goutte se mettent en vogue. 

Plusieurs pays arabes ont également étendu la construction de barrages, creusant des sources artésiennes profondes et transportant leur eau vers des centres de population pauvres en eau par d’énormes conduites, comme c’est le cas en Libye ou en Algérie. Mais avec l’intensification de la crise de pénurie d’eau, les experts préviennent que cela conduira à l’instabilité de la région.  

L’option du dessalement d’eau de mer représente une solution à laquelle de nombreux pays arabes, en particulier les Etats arabes du Golfe, ont eu recours en raison du manque de précipitations d’eau et de l’absence de rivières ou de lacs qui peuvent combler leur pauvreté hydrique. La moitié de la production mondiale d’eau dessalée se trouve dans les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l’Arabie saoudite arrive en tête avec 22,2 %. Elle est suivie des Émirats arabes unis avec plus de 14 %. On y a dépensé plus de 33 milliards d’euros pour y construire 550 usines. 

Pour sa part l’Algérie produit environ 2,2 millions de mètres cubes par jour d’eau de mer dessalée, pour répondre au déficit en eau, qui dépasse 3 milliards de mètres cubes par an. Malgré tous ces efforts la part par algérien ne dépasse pas 600 mètres cube d’eau. Quant à l’Égypte, qui fournit une part importante de ses besoins en eau à partir du Nil, elle a été contrainte de construire des usines de dessalement pour combler son déficit en eau. Ses stations produisent environ 0,8 million de mètres cubes par jour et le gouvernement égyptien prévoit de construire davantage d’usines de dessalement. 

Mais le dessalement de l’eau de mer contrairement aux barrages voire même les rivières artificielles pour transférer les eaux souterraines profondes est récriée par les experts environnementaux. A cet égard, Nadia Hmaity, chercheure et militante écologiste marocaine, fondatrice du Think Tank Clean transition Morocco, avait expliqué à Hespress.fr en juillet dernier que « la technologie de dessalement de l’eau de mer est devenue malheureusement dans un contexte de pénurie d’eau, une solution malgré qu’elle ait été pointée par de nombreuses études scientifiques et de recherche internationales et nationales ».

« Ces dernières ont démontré que les périmètres de ces projets sur l’environnement marin souffrent de déséquilibre et présentent certains défis relatifs à la préservation de l’écosystème marin », a-t-elle ajouté. « La technique de dessalement d’eau de mer est très onéreuse et ses procédés coûtent très chers au niveau des installations mais également au niveau énergétique qui lui, se doit de rester propre » avait-elle déclaré à Hespress 

 Aussi, dans ce conteste les barrages représentent la solution idéale pour les zones intérieures éloignées des côtes, ou dans les zones montagneuses accidentées ou désertiques éloignées, à condition que d’abondantes rivières de vallées les traversent. Deux des plus grands barrages du monde arabe avec respectivement une capacité de stockage de 8 et 12,5 milliards de mètres cubes sont construit en Égypte et au Soudan sur le Nil.  L’Irak entre également dans ce jargon des plus grands barrages du MENA, avec Mossoul, construit sur le Tigre, d’une capacité de stockage de 11 milliards de mètres cubes. La Syrie n’est pas en reste avec celui sur l’Euphrate, d’une capacité de stockage d’eau de son lac, de 11,6 milliards de mètres cubes. 

Dans la région du Maghreb, il n’y a pas de fleuves, mais des oueds qui coulent dans les grandes vallées sur lesquelles plusieurs barrages ont été construits, de taille plus petite que ces derniers. Le Maroc, compense ainsi sa capacité de stockage sur la quantité de ses barrages. Le plus grand barrage du pays (Al Wahda) au centre du pays est de 3,8 milliards de mètres cubes. Mais ils sont nombreux ceux qui contribuent à une capacité de stockage honnête pour peu que chaleurs et sécheresse ne viennent pas y mettre leur grain. En Algérie, le plus grand barrage du pays, a une capacité de stockage d’environ un milliard de mètres cubes. 

La première à recourir à l’idée de rivières artificielles a été la Libye à l’époque de Mouammar Kadhafi. Manquant de rivières courantes ou d’oueds de grandes vallées pour établir des barrages et n’ayant pas investi dans des usines de dessalement d’eau de mer, elle a dû puiser et “épuiser“, dans ses importantes réserves d’eau souterraine de son Sud. L’extraction d’eau douce de haute qualité d’aquifères profonds profite à des villes et villages du nord, abritant près de 90 % de la population (7 millions d’habitants). Ce grand fleuve industriel, a coûté la bagatelle de 35 milliards de dollars.

L’Algérie a suivi avec le transfert d’eau potable de la ville d’In Salah en plein désert vers la ville de Tamanrasset à l’extrême sud, sur une longueur de 750 km. 50 000 mètres cubes d’eau extraits de puits artésiens au cœur du désert sont acheminés quotidiennement. Plusieurs études font état de présence d’immenses bassins d’eau souterrains dans les pays arabes notamment en Irak, Algérie, Libye, Égypte, Soudan et Maroc ainsi que dans la péninsule arabique. 

Source : https://fr.hespress.com/325823-dessalement-deau-barrages-et-rivieres-artificielles-sont-de-mise-au-mena.html

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