Réunis à Saly (Sénégal) du 4 au 6 novembre, des experts africains et internationaux de la gestion de l’eau ont échangé sur les meilleures pratiques en matière de gouvernance des bassins transfrontaliers. L’objectif était de créer un cadre harmonisé de gestion des ressources en eau afin de renforcer la résilience des communautés face aux défis croissants du changement climatique.
Organisée autour du thème du renforcement des systèmes d’information sur l’eau et du référentiel géomatique des organisations de bassins transfrontaliers, cette retraite technique a réuni des représentants d’une vingtaine d’organisations africaines et internationales. Les échanges ont porté sur l’interopérabilité des systèmes d’information environnementaux et hydrologiques, un enjeu crucial pour une meilleure coordination continentale.
Dans son intervention, le Dr Thierno Ndour, directeur de l’Environnement et du Développement durable à l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), a rappelé l’urgence d’une action collective.
« Les phénomènes extrêmes liés aux changements climatiques impliquent des défis sociaux et environnementaux à l’échelle continentale. Les organismes de bassin constituent 64 % du territoire du continent africain et ont tout intérêt à développer des stratégies de résilience au profit des communautés », a-t-il souligné.
Les discussions ont également mis en lumière les défis persistants auxquels sont confrontées les structures africaines : fragmentation des données, absence de standards communs, redondance d’initiatives, manque de coordination et intégration insuffisante des innovations technologiques.
Pour Christophe Brachet, directeur Afrique de l’Office international de l’eau, les nouvelles technologies ouvrent cependant des perspectives inédites.
« L’hydrologie spatiale, en complément de l’intelligence artificielle, permet aujourd’hui grâce aux satellites de mesurer directement les niveaux et la qualité de l’eau dans les grands bassins africains », a-t-il expliqué.
Les échanges ont porté sur les principaux bassins du continent notamment le Sénégal, la Gambie, le Niger, le bassin de la Volta, le Nil, le Congo et le lac Tchad qui illustrent la nécessité d’une coopération renforcée et d’un partage équitable de l’information.
Cette rencontre s’inscrit dans la dynamique continentale visant à consolider la gouvernance intégrée des ressources en eau, condition essentielle à la sécurité hydrique et au développement durable de l’Afrique.



