Lors du colloque scientifique de Dakar consacré à la gouvernance de l’eau dans le Sahel, le Professeur Alix Afouda, vice-président du Laboratoire d’Analyse Régionale et d’Expertise Sociale (LARES) et enseignant à l’Université de Parakou, a plaidé pour une approche inclusive et concertée de la gestion des ressources hydriques.
Selon lui, « on ne peut pas gérer durablement une ressource aussi convoitée que l’eau sans équilibre, ni concertation ». L’universitaire béninois a souligné que la mobilité des communautés, les usages multiples et la symbolique vitale de l’eau en font un enjeu à la fois écologique, économique et social, souvent source de conflits d’accès.
Prenant l’exemple du fleuve Mono, frontière naturelle entre le Bénin et le Togo, il a salué la mise en place d’un schéma d’aménagement transfrontalier intégré et la création d’un organe communautaire entre le Sud du Bénin et le Togo. Ce modèle, piloté par huit communes, favorise une gouvernance partagée et équitable de la ressource.
Le Professeur Servé-Afouda insiste sur la nécessité d’impliquer toutes les parties prenantes chercheurs, élus, communautés locales, jeunes et surtout femmes. « Les femmes doivent être au cœur de la gestion de l’eau, non pas comme simples bénéficiaires, mais comme actrices principales », a-t-il affirmé.
Pour lui, la durabilité passe par la formation de la jeunesse et la valorisation des savoirs locaux. « Ignorer les codes communautaires, c’est risquer de casser les équilibres et de créer de nouveaux conflits », prévient-il.