Docteur Mohamed Diatta, coordonnateur de la Cellule de Suivi, de Promotion et de Vulgarisation des Recommandations du 9ème Forum mondial de l’eau s’exprimait en marge d’un séminaire parlementaire régional axé sur « la sécurité de l’eau pour la paix et le développement » qui s’est tenu les 18 et 19 octobre 2023 à Dakar.
Ladite rencontre était organisée par l’Assemblée nationale du Sénégal, en partenariat, avec l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF), l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l’Agence française de développement (AFD).
L’objectif était d’aider les parlementaires à mieux cerner les axes stratégiques débattus lors des différents forums mondiaux et de discuter de la nécessité de trouver des solutions innovantes pour relever, de façon remarquable, les défis de la gestion de l’eau, notamment ceux liés à la pénurie et à la pollution.

Représentant le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Dr Diatta a dans son allocution rappelé les résultats du Rapport 2023 sur la mise en œuvre de l’ODD6, intitulé « Blueprint for Acceleration : Sustainable Development Goal 6 ».
Selon lui, le rapport révèle que « le monde n’est toujours pas sur la bonne voie pour atteindre l’objectif n°6 à l’horizon 2030 ». le document souligne également que « pour parvenir à une couverture universelle d’ici à 2030, il faudra multiplier par six les taux actuels de progrès dans le domaine de l’eau potable, par cinq dans celui de l’assainissement et par trois dans celui de l’hygiène ».
Dans ce sens , le coordonnateur de la cellule de suivi du 9éme forum mondiale de l’eau suggère de « bâtir des mécanismes solides et résilients de gestion de l’eau pour assurer la sécurité alimentaire, freiner les migrations et accompagner les transitions porteuses de transformations socioéconomiques durables, en réduisant significativement nos émissions carbones, en développant des partenariats tournés vers l’action, en promouvant les solutions fondées sur la nature et le développement de chaines de valeurs suivant une approche d’économie circulaire. »
Selon lui, « les États doivent, travailler en synergie autour de programmes essentiels d’intérêt régionaux dans les domaines des infrastructures d’accélération de l’accès sécurisé aux services d’eau, notamment l’eau pour l’agriculture et la production hydroélectrique ».
« En plus, l’eau doit être sécuriser pour garantir et accroitre la connectivité entre les communautés en développant une approche intégrée de la ressource afin de mieux faire face aux enjeux de développement et de résilience », a-t-il ajouté.
Dr Diatta soutient que « la coopération est essentielle dans la réalisation de l’accès universel à l’eau et la prévention des crises ». Dans ce cadre, « il est important de renforcer et développer des nexus pour faire face à la crise climatique ».
« L’eau doit nous connecter : connecter l’ensemble des parties prenantes, des États et des territoires. L’eau doit aussi nous rassembler, nous unir et rester un vecteur essentiel pour la paix, le développement et la résilience », a-t-il martelé.
Il a aussi rappelé que « la sécurité de l’eau et l’adaptation au climat font partie des défis les plus importants auxquels le Sénégal, l’Afrique et le monde sont confrontés ». d’après lui , la déclaration intitulée « Blue deal pour la sécurité de l’eau et de l’assainissement pour la paix et le développement » issue du 9ème Forum mondial de l’eau appelle la Communauté internationale à la réalisation de cinq axes fondamentaux pour accélérer les progrès à savoir garantir le droit à l’eau et à l’assainissement pour tous ; garantir la disponibilité de la ressource et la résilience ; assurer les financements adéquats ; assurer une gouvernance inclusive de l’eau ; renforcer la coopération dans l’esprit de l’hydro-diplomatie.
Il a ainsi exhorté les parlementaires à accorder une place centrale à l’eau et à l’assainissement dans les allocations budgétaires pour mieux maitriser les enjeux cruciaux notamment la sécurité alimentaire, la paix, la résilience entre autres .

Prenant la parole, Amadou Mame Diop président de l’Assemblée nationale a indiqué que « Programme d’action pour l’eau », adopté lors de la Conférence de mars 2023, constitue une référence essentielle pour les parlementaires que nous sommes, dans l’élaboration des cadres législatifs pertinents en vue de la sécurisation de l’eau.
Il a en outre plaidé pour une synergie d’actions des Etats, de la Société civile, des Partenaires au développement pour faire face aux difficultés liées à la disponibilité et la qualité des ressources en eau, l’insuffisance ou l’absence de réseaux d’assainissement, à la faiblesse des capacités institutionnelles.
Pour Nantarie Touré Représentant de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) , le séminaire permettra aux parlementaires de la région d’appréhender la question de la sécurité de l’eau pour la paix et le développement de façon plus complète, et ce, dans l’optique de trouver des solutions innovantes répondant aux défis posés par la gestion de l’eau.
Notons que ce séminaire s’inscrit pleinement dans la perspective du 10e Forum mondial de l’eau 2024, qui se tiendra à Bali (Indonésie) entre le 18 et le 24 mai 2024 et qui aura pour thème « L’eau pour une prospérité partagée ».
Ndeye Maguette Kebe – fondatrice Hydrodiplomacy