La Sierra Leone partage quatre grands fleuves avec les pays voisins que sont la Guinée et le Liberia, notamment le Great Scarcies, le Little Scarcies et le Moa, partagés avec la Guinée, et le fleuve Mano, partagé avec le Liberia. Tous ces fleuves fournissent de l’eau douce essentielle aux écosystèmes, aux moyens de subsistance et au bien-être des communautés.
Dans ce contexte, la Sierra Leone a confirmé son intention d’accélérer le processus d’adhésion à la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux (Convention sur l’eau), qui constitue un cadre juridique et intergouvernemental mondial unique pour la gestion durable des ressources en eau transfrontières, dont le service est assuré par la CEE-ONU.
Avec la formulation d’une feuille de route pour finaliser le processus d’adhésion de la Sierra Leone, un engagement de haut niveau pour l’adhésion de la Sierra Leone a été le principal résultat de l’atelier national organisé les 23 et 24 janvier 2024 par le ministère des ressources en eau et de l’assainissement à travers l’Agence nationale de gestion des ressources en eau (NWRMA) en partenariat avec le Secrétariat de la Convention sur l’eau.
L’atelier national a détaillé les obligations découlant de la Convention, les avantages que la Sierra Leone peut tirer de son adhésion et les défis possibles, ainsi que les prochaines étapes du processus. Financé par l’Union européenne, il a rassemblé plus de 70 participants issus de différents ministères, de comités techniques multisectoriels chargés de la gestion des ressources naturelles, de représentants des comités transfrontaliers locaux, des membres du parlement responsables de l’eau et de l’environnement, d’organisations régionales, du monde universitaire et de la société civile, entre autres.
Comme l’illustre le résultat de l’exercice de reporting mesurant les progrès réalisés pour atteindre l’indicateur 6.5.2 de l’ODD sur la coopération transfrontalière, la Sierra Leone a fait des progrès importants au cours des dernières années, avec des preuves tangibles comme la création de comités sur les eaux transfrontalières, avec le soutien de l’Union du fleuve Mano. Mais il reste encore beaucoup à faire pour rendre opérationnelle la coopération sur les bassins partagés. Sonja Koeppel, secrétaire de la Convention sur l’eau, a déclaré : « La Convention sur l’eau peut être utile à cet égard. La Convention sur l’eau est un cadre juridique et intergouvernemental mondial efficace et une plateforme visant à soutenir la coopération et la gestion durable des eaux partagées, y compris les eaux souterraines. L’adhésion peut permettre à la Sierra Leone de bénéficier du soutien de la communauté des parties.
Selon le ministre des ressources en eau et de l’assainissement, le Dr Sao-Kpato Hannah Max-Kyne, la Sierra Leone a fait des efforts significatifs en matière de gestion des ressources en eau, et l’adhésion aux conventions de l’ONU sur l’eau démontrerait l’engagement du pays à poursuivre ses efforts en conformité avec les meilleures pratiques internationales.
Le ministre de l’environnement et du changement climatique, M. Jiwoh Abdulai, a souligné l’importance de la coopération transfrontalière dans le domaine de l’eau pour la protection de la biodiversité et des écosystèmes. À ce titre, l’adhésion aux conventions mondiales sur l’eau soutiendra l’objectif du pays en matière de résilience au changement climatique et de restauration des écosystèmes.
Le premier conseiller de la délégation de l’Union européenne en Sierra Leone, M. Holger Rommen, a salué l’initiative de la Sierra Leone d’adhérer aux conventions mondiales sur l’eau afin de renforcer la coopération transfrontalière en matière d’eau et a souligné l’importance accordée par l’UE à la coopération transfrontalière en matière d’eau en tant qu’outil pour la paix, la sécurité et la stabilité.
La coordinatrice résidente des Nations unies pour la Sierra Leone, Mme Seraphine Wakana, a déclaré que « face aux défis posés par le changement climatique et la demande croissante de ressources en eau, il est impératif que nous travaillions en collaboration pour mettre en œuvre les principes et les objectifs énoncés dans la Convention. Grâce à la Convention, nous pouvons jeter les bases d’une paix et d’une stabilité durables dans notre région en encourageant la coopération et la compréhension mutuelle ».
L’atelier national fait suite à l’approbation par le cabinet du gouvernement de l’adhésion à la Convention sur l’eau en avril 2023.