Dans sa récente publication, le World Resources Institute (WRI) vient de livrer les nouvelles données de son « Atlas des risques liés à l’eau », l’Aqueduc.
Le Think tank spécialisé dans les questions environnementales indique dans son rapport que l’eau ne cesse d’augmenter dans le monde entier. La consommation a plus que doublé depuis 1960. Selon le WRI, la demande mondiale en eau devrait augmenter de 20 à 25 % d’ici 2050, tandis que le nombre de bassins versants confrontés à une forte variabilité d’une année à l’autre, ou à des approvisionnements en eau moins prévisibles, devrait augmenter de 19%.
De nouvelles données du groupe de réflexion américain indiquent que 25 pays sont actuellement exposés à un stress hydrique extrêmement élevé, le niveau le plus élevé, chaque année.
Le stress hydrique est une situation dans laquelle la demande en eau dépasse les ressources disponibles. Le WRI classe un pays à risque extrêmement élevé lorsqu’il utilise 80% de tout l’or bleu dont il dispose, ce qui peut entraîner des pénuries, note l’institution.
Par ailleurs, le groupe de réflexion a partagé quelques moyens clés pour améliorer la gestion de l’eau et réduire le stress hydrique à savoir :
– Les pays peuvent améliorer leur gouvernance de l’eau, encourager l’utilisation efficace de l’eau dans l’agriculture, adopter une gestion intégrée des ressources en eau et améliorer les infrastructures hydrauliques grâce à des solutions fondées sur la nature et des infrastructures vertes. La protection et la restauration des zones humides, des mangroves et des forêts peuvent non seulement améliorer la qualité de l’eau et renforcer la résilience face aux sécheresses et aux inondations, mais également permettre d’économiser de l’argent sur les coûts de traitement de l’eau.
– Les banques internationales de développement et autres prêteurs devraient envisager des programmes stratégiques d’allégement de la dette, comme des échanges de dette contre la nature, ou un allégement de la dette en échange d’un engagement à investir dans la biodiversité ou dans des infrastructures résilientes, comme la restauration des mangroves ou la conservation des zones humides. Ces solutions fondées sur la nature peuvent produire des résultats positifs en matière de climat et d’eau dans des pays qui ne peuvent pas se permettre une meilleure gestion de l’eau par eux-mêmes.
– Les décideurs politiques des pays en situation de stress hydrique devraient donner la priorité aux sources d’énergie prudentes en matière d’eau, comme le solaire et l’éolien, afin d’éviter les coupures d’électricité causées par des pénuries d’eau.
– Les villes devraient élaborer des plans d’action pour la résilience urbaine à l’eau, en s’inspirant du groupe de six villes africaines qui pilotent déjà de telles approches. Le traitement et la réutilisation des eaux usées pourraient également créer de nouvelles sources d’eau pour les villes.
– Les agriculteurs devraient utiliser des mesures d’eau plus efficaces, telles que le passage à des cultures économes en eau ou l’utilisation de méthodes telles que l’irrigation par aspersion ou goutte à goutte plutôt que l’inondation des champs.
– Les entreprises devraient fixer des objectifs en matière d’eau fondés sur des données scientifiques, qui soient conformes à ce que la science considère comme « suffisant » pour rester dans les limites de la Terre et répondre aux besoins de la société, en s’inspirant d’un nombre croissant d’entreprises qui ont déjà fixé de tels objectifs.