Aly Ngouille Ndiaye, Ministre de l’Agriculture, de l’Equipement Rural et de la Souveraineté Alimentaire (MAERSA) a présidé, ce mardi 14 février à Dakar, la cérémonie d’ouverture officielle de la 4ème édition des Journées de l’Agroécologie de la Dynamique pour la Transition Agroécologique au Sénégal (DYTAES).
C’était en présence de Nazirou Sall, président du Réseau des Organisations Paysannes et de Producteurs de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA) et Président du Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux du Sénégal (CNCR), Mme Mariéme SOW, Secrétaire Exécutive de ENDA PRONAT et Secrétaire permanant de la DyTAES ainsi que des représentants des Organisations non Gouvernementales, du Secteur Privé et de la Société Civile etc.
Il s’agit de journées d’échange et de partage d’expérience qui rentrent dans le cadre d’une approche pour aborder la stratégie de la souveraineté alimentaire dans une logique participative et inclusive en tenant compte les préoccupations. Celles-ci se déroulent dans un contexte où le monde entier est affecté par une crise climatique entrainant divers problèmes s’y ajoute le conflit en Ukraine et les conséquences de la Covid-19 sur la disponibilité des engrais et des produits alimentaires.
Le ministre de l’agriculture a lors de son allocution indiqué qu’il « apparaît urgent et nécessaire de promouvoir des stratégies de résilience adaptées, efficaces et durables pour inverser les tendances en augmentant durablement les productions agricoles au bénéfice de toutes les populations ».
« Ceci nécessite une synergie des actions menées par les différents acteurs comme cette initiative de la DYTAES » a-t-il ajouté.
Il a dans ce sens salué la mise en place de la DyTAES, « un cadre d’échange créé pour la transition agroécologique suivant une approche participative avec la mutualisation des efforts de tous les acteurs et à tous les niveaux de gouvernance ».
Aly Ngouille Ndiaye a fait savoir que la subvention des engrais organiques est l’une des illustrations de l’engagement de l’Etat pour promouvoir l’agroécologie à travers toutes les zones de productions. En revanche souligne-t-il, il reste des obstacles à franchir pour matérialiser sur le terrain et à grande échelle les pratiques agroécologiques.
« En plus des obstacles majeurs comme l’insuffisance des ressources financières, le manque de formation et d’information s’ajoute la dispersion des actions comme nous l’avons tantôt dit précédemment » a expliqué le ministre.
Auparavant, dans son mot de bienvenue, Mme Mariéme Sow, Secrétaire permanent de la DyTAES a déclaré qu’au Sénégal, l’agroécologie n’est plus à l’échelle de la théorie mais plutôt de l’action ».
Surnommée la maman de l’agroécologie au Sénégal, Mme SOW explique que « les acteurs ont prouvé que l’agroécologie et l’agriculture familiale sont les pièces charnières du développement ».
La secrétaire exécutive d’Enda Pronat suggère une fédération de l’ensemble des acteurs pour changer de modèle car selon elle, l’agroécologie n’est rien d’autre que l’agriculture paysanne traditionnelle avec des changements. Pour y parvenir, la recherche doit jouer un rôle déterminent en accompagnant les acteurs. Il faut également inviter les politiques pour instaurer un dialogue. « Ça doit venir de la base. Que les collectivités locales, les communautés et la recherche se mettent ensemble pour dire à l’Etat : « voilà des réalisations, c’est ça qui doit constituer notre base de souveraineté alimentaire. » a -t-elle martelé.
Pour Nazirou Sall, président du ROPPA, « la DyTAES a participé à l’évolution des actions vers la transition agroécologie et que la durabilité de la production est capitale au Sénégal ».
Revenant sur la célébration de ces journées, Oumar Ba, Maire de la commune de Ndiob et président de l’association des Maires du Sénégal a fait savoir que « ce sont les acteurs qui ont pris conscience et accepté d’aller ensemble pour opérer des changements face à la dégradation des terres, aux changements climatiques et l’augmentation de la population où tout le monde cherche la souveraineté alimentaire ». Car, d’après lui, une souveraineté alimentaire durable doit être portée par les sénégalais en instaurant le dialogue afin d’aller vers des changements en terme de maitrise, de gouvernance des ressources.
« Pour pérenniser l’agroécologique, il faut que les maires s’impliquent car l’environnement est un domaine de compétence transversale », a ajouté Mr BA
Le maire de Ndiob a indiqué par ailleurs que la souveraineté alimentaire repose sur certains piliers majeurs à savoir le foncier en stoppant l’attribution des terres à des multinationales , la disponibilité des semences et des intrants au niveau local , ainsi que le changement de mentalité.
La cérémonie a été aussi marquée par une prestation musicale du groupe de Rap BIDEW BOU BESS qui travaille depuis une quinzaine d’années avec Enda Tiers Monde dans le cadre de la sensibilisation sur l’agriculture, le plaidoyer dans les domaines tels que la gestion du foncier et de la transition l’agroécologie.
Rappelons que ces journées se poursuivent jusqu’au 16 février à travers diverses activités après celles tenues simultanément dans différentes localités du pays telles que Bignona et Podor. Le réseau, créé en 2019, fédère des organisations de producteurs, de consommateurs, des chercheurs, des privés et des élus locaux qui promeuvent une agriculture respectueuse de l’environnement.
Ndeye Magatte Kebe
