A la Conférence des Nations Unies sur l’eau qui se déroule du 22 au 24 mars à New York, une coalition de gouvernements a lancé le Défi de l’eau douce, la plus grande initiative jamais entreprise pour restaurer les fleuves, les rivières, les lacs et les zones humides dégradés.
En clair, le Défi de l’eau douce vise à restaurer 300.000 kilomètres de cours d’eau, l’équivalent de plus de sept fois le tour de la Terre, ainsi que 350 millions d’hectares de zones humides, une superficie plus grande que l’Inde, d’ici à 2030
La coalition est composée de six pays à savoir la Colombie, de la République démocratique du Congo (RDC), de l’Équateur, du Gabon, du Mexique et de la Zambie. L’initiative du « Défi de l’eau douce » vise à restaurer 300 000 km de cours d’eau et les zones humides dégradées dans le monde d’ici à 2030.
Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), la mise en œuvre du « Défi de l’eau douce » se veut donc inclusive et collaborative.
Selon l’institution, il s’agira pour « les gouvernements et leurs partenaires de créer des solutions en matière d’eau douce en collaboration avec les peuples autochtones, les communautés locales et d’autres parties prenantes »
Des cadres adéquats seront également mis sur pied pour inverser la tendance, également au bénéfice de la nature, ajoute la même source.
D’après Afrik 21, le « Défi de l’eau douce » s’attachera également à fournir les éléments nécessaires au niveau national pour concevoir et mettre en œuvre efficacement des mesures de restauration, repérer les zones prioritaires de restauration, mettre à jour les stratégies et plans nationaux pertinents, mobiliser des ressources et mettre en place des mécanismes financiers pour réaliser les objectifs.
« Cette initiative est conforme aux priorités du plan national de développement 2022-2026, qui permettra au pays de renforcer la planification territoriale autour de l’eau en protégeant tous les systèmes d’eau », a déclaré Susana Muhamad, la ministre colombienne de l’Environnement et du Développement durable lors de la présentation de l’initiative le 22 mars 2023.
Soutenu par la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, le secrétariat de la Convention sur les zones humides, le Fonds mondial pour la nature (WWF), l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), The Nature Conservancy, Wetlands International et ABinBev, le « Défi de l’eau douce » vise aussi la restauration de 350 millions d’hectares de zones humides à l’horizon 2035.
Ces zones qui absorbent environ 50 % du dioxyde de carbone (CO2) sont fragilisées depuis de nombreuses années par l’Homme, à travers la pollution et la surexploitation. « La Zambie est déterminée à relever le “Défi de l’eau douce” afin de construire un avenir plus résilient. Outre le projet de restauration du bassin de la rivière Magoye lancé récemment, le pays restaure les marais de Lukanga, qui fournissent une grande partie de l’eau nécessaire à Lusaka », affirme Chola Milambo, le représentant permanent de la Zambie auprès de l’ONU.
Outre l’absorption du CO2, les zones humides servent aussi de zone de reproduction pour de nombreuses espèces de poissons et autres animaux aquatiques. « “Le Défi de l’eau douce” encouragera tous les gouvernements à s’engager à atteindre des objectifs clairs dans leurs stratégies et plans d’action nationaux actualisés en matière de biodiversité, leurs contributions déterminées au niveau national (CND) et leur plan national de mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD), afin de restaurer d’urgence des écosystèmes d’eau douce en bonne santé », indique le Pnue.