Le ministère égyptien des Affaires étrangères a démenti, au soir de ce mercredi, l’accusation formulée par l’Ethiopie concernant la « politisation » du dossier du Nil et la crise du barrage de la Renaissance, accusant à son tour l’Ethiopie d' »intransigeance » et d’avoir empêché la conclusion d’un accord depuis plus de 10 ans.
C’est ce qui ressort d’un communiqué de la diplomatie égyptienne, rendu public par l’ambassadeur Hamdi Loza, vice-ministre des Affaires étrangères pour les affaires africaines, qui a déclaré que c’était une réponse « à l’accusation » de vouloir politiser le dossier des eaux du Nil et du barrage de la Renaissance porté contre l’Egypte par le ministre d’État éthiopien aux Affaires étrangères, Mesganu Arga.
Loza a souligné que « les inquiétudes égyptiennes concernant les répercussions de ce projet sur la sécurité de l’Égypte en ressources aquatiques sont réelles et basées sur des études scientifiques documentées ».
« L’allégation éthiopienne continuelle, qui selon laquelle l’Egypte a politisé la question du barrage de la Renaissance éthiopienne est une tentative d’éluder une responsabilité légale et de ne pas tenir compte des principes du droit international et du bon voisinage », a ajouté l’ambassadeur.
Et d’expliquer qu’ »Il est regrettable que les responsables éthiopiens continuent d’exprimer leur volonté et leur désir de reprendre les négociations sous les auspices de l’Union africaine dans une nouvelle tentative de gagner du temps et de continuer le remplissage sans accord ».
Le vice-ministre des Affaires étrangères a démontré son propos en citant « les récentes déclarations sur la liberté absolue de l’Éthiopie de continuer le remplissage (du barrage) sans égard pour les droits des deux pays en aval, comme une autre preuve d’un unilatéralisme en dehors du cadre de la négociation ».
Plus tôt dans la journée du mercredi, Arga avait déclaré, suite à des entretiens avec le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Fakih Mohamed, que la tentative de l’Egypte de « politiser » le dossier des eaux du Nil et du barrage de la Renaissance « ne profite à aucune partie », rapporte l’agence de presse éthiopienne.
En ce qui concerne la position de l’Ethiopie sur le barrage de la Renaissance, Arga a expliqué : « Nous avons une position ferme sur la nécessité de poursuivre les négociations tripartites sous les auspices de l’Union africaine ».
Ce dernier échange d’accusation s’est fait dans un contexte de gel des négociations depuis plus d’un an. Le Caire et Khartoum adhèrent au principe d’un accord avec l’Éthiopie pour remplir et exploiter le barrage, afin d’assurer un débit régulier de leur part annuelle en eau estimée à 55,5 milliards de mètres cubes et 18,5 milliards de mètres cubes, respectivement.
Addis-Abeba continue, pour sa part, de rejeter les accusations à son encontre, tout en ayant procédé à 3 phases de remplissage du barrage, sans accord préalable avec l’Egypte ou le Soudan, justifiant cette action par le fait que le barrage, dont la construction avait débuté en 2011, « ne vise pas à nuire à qui que ce soit ».
Source : www.aa.com.tr