Implanté dans le pays depuis octobre dernier, Osmosun se positionne en solutionneur du stress hydrique auquel fait face le royaume chérifien. La première unité de dessalement solaire ainsi installée à Guelmim permettra de développer un projet d’agroforesterie.
A la « porte du Sahara » au Sud du Maroc, plus précisément à Guelmim-Oued Noun, une unité de dessalement solaire irrigue désormais une plantation écologique de 38 hectares dans le cadre d’un projet d’agroforesterie. C’est le résultat de l’investissement d’Osmosun, l’entreprise française présente sur quatre continents qui a posé ses valises au royaume chérifien en octobre dernier. « Nous sommes particulièrement fiers d’annoncer cette mise en service seulement quelques mois après la création de notre coentreprise marocaine, d’autant plus avec un projet particulièrement inspirant », déclare Quentin Ragetly PDG d’Osmosun.
Le projet d’agroforesterie est enfin novateur. Porté par Sand to Green – une startup spécialisée dans l’agroécologie fondée par un trio d’entrepreneurs franco-marocains – le projet consiste à l’agroforesterie à forte valeur ajoutée avec la culture entre autres du grenadier, du figuier, le caroubier ou des plantes aromatiques, avec l’ambition notamment de relancer l’agro-pastoral, une activité affectée dans la région en raison de la sécheresse. L’un des plus grands défis de cette jeune pousse était justement l’approvisionnement pour l’irrigation de leur plantation. Ils avaient réussi à trouver quelques solutions, mais il fallait répondre durablement et efficacement à cette problématique. « Utiliser des eaux non conventionnelles est une des clés de notre modèle d’agriculture régénératrice. Recourir à une technologie de traitement de l’eau qui soit robuste et bas carbone comme l’est celle d’Osmosun était une évidence pour nous », déclare Benjamin Rombaut, CEO de Sand to Green, estimant qu’un tel partenariat « montre que la dégradation des sols n’est pas une fatalité et qu’il est même possible d’inverser le processus en ramenant à la vie des terres mortes pour qu’elles puissent être à nouveau fertiles ».
Une réponse du secteur privé au stress hydrique
Cette unité de dessalement solaire est la première de plusieurs autres à venir au Maroc, puisque Osmosun s’est implanté localement en octobre 2023, après avoir identifié l’opportunité de jouer une carte pour répondre à la problématique du stress hydrique qui frappe ce pays d’Afrique du Nord et qui se traduit par la pénurie d’eau douce qui va en s’aggravant. « Le Maroc est confronté à une crise de l’eau intense et les besoins sont immenses », commente Quentin Ragetly, ajoutant que les savoir-faire d’Osmosun et de son partenaire marocain qui allient « compréhension des problématiques terrain et solution bas carbone » viennent étoffer les solutions explorées et déployées dans le pays.
Le gouvernement marocain a, en effet, pris à bras le corps le défi du stress hydrique. Il a ainsi lancé en janvier dernier un plan d’urgence national qui intègre la construction d’usines de dessalement d’eau de mer, la mobilisation optimale des ressources tant au niveau des barrages, que des forages et des stations de dessalement. Une campagne de sensibilisation à la gestion durable de l’eau a été lancée dans tout le pays. Dans un tel contexte, les solutions innovantes issues du secteur privé, telles que celles d’Osmosun, sont appelées à être multipliées, comme l’ont récemment souligné plusieurs officiels marocains.
Par Ristel Tchounand
Tribune Afrique
